A Sienne, la couleur est celle de la terre, car Sienne est une ville sans eau. Perché à la jonction de 3 collines, elle n’est arrosée d’aucun fleuve. Cette particularité fait d’elle une ville à part. Moins puissante que Pise, moins riche que Florence, Sienne s’enorgueillit encore aujourd’hui d’avoir damé le pion en 1260, à son éternelle rivale Florence, lors de la bataille de Montaperti, au sud de Castelnuovo Berardenga. Un fait d’armes décisif, dont les conséquences dépassèrent largement la victoire d’une énième prise de bec.
Aujourd’hui encore, Montaperti anime l’esprit de clan des contrade, ces quartiers de la ville aux doux noms d’animaux : Tortue, Escargot, Panthère … et quand leur nom n’est pas celui d’un animal (la Selva, la Torre, l’Onda), ils en ont un pour emblème (respectivement le rhinocéros, l’éléphant et le dauphin) … Autant d’esprits rusés et vengeurs qui, 2 fois par an, à l’occasion du Palio, se défient en public pour l’amour de leur cité.
Une architecture médiévale à nulle autre pareille; un lacis de ruelles imbriquées, débouchant tantôt sur une placette, tantôt sur une fontaine secrète ou un palais aux murs constellés de blasons.

UNE GRANDE FÊTE : LE PALIO

Le Palio de Sienne est la course de chevaux la plus célèbre, la plus courte, la plus ritualisée au monde et la seule à se dérouler en plein cœur d’une ville ! Le Palio, tel qu’il se pratique aujourd’hui, correspond à des règles édictées en 1721. La religion et la tradition y jouent un grand rôle. L’organisation de la fête repose sur les 17 contrade (« quartiers, clans »). Chaque année, 10 d’entre elles sont tirées au sort pour chacun des 2 Palios : 2 juillet et 16 août. Les chevaux, élevés en dehors de la ville, sont eux aussi tirés au sort par les capitaines des contrade participantes. 1 semaine avant le Palio, la piazza del Campo se transforme en champ de courses : des barrières de bois sont dressées autour d’un anneau de 333 m, les pavés sont recouverts de terre et de tuf, et on enrubanne les angles saillants des immeubles.
Des gradins, dont les sièges se louent très cher, sont érigés sur le pourtour de la place. La plupart des fantini (« jockeys ») sont en fait des professionnels non originaires de la région, souvent des Sardes. Ils sont payés à prix d’or (plusieurs dizaines de milliers d’euros !). Il faut dire que cette montée à cru et ces 3 tours de piste en dévers sont particulièrement dangereux.

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